De 0 à 100km/h en moins de 15 secondes. Voici la performance de la Hy-Light, un nouveau véhicule propre fruit de la collaboration de l’Institut Paul-Scherrer (PSI) de Villigen (canton d’Argovie) en Suisse et du Centre suisse de recherches de Michelin, à Givisez (canton de Fribourg). Ce prototype de quatre places et de seulement 850kg dispose d’une motorisation entièrement électrique à haut rendement dont le carburant n’est autre que l’hydrogène et l’oxygène obtenus à partir de l’eau.
Cette motorisation se présente sous forme d’une pile à combustible oxygène-hydrogène, d’une part, et, d’autre part, de moteurs électriques compacts dans chacune des roues avant. Grâce à un système de récupération, l’énergie cinétique au freinage est transformée en courant électrique, courant qui est stocké dans des super-condensateurs. Ces derniers peuvent libérer très rapidement leur charge et faire passer la puissance des moteurs de 30kW à près de 75kW ou la vitesse de zéro à 100km/h en une douzaine de secondes.
Le véhicule prototype du PSI et de Michelin, baptisé «Hy-Light», ne produit donc que de la vapeur d’eau. Une charge de la pile, d’un rendement de près de 60%, permet de couvrir 400km environ – ce qui équivaudrait à environ deux litres d’essence pour 100km avec un moteur classique. Le prototype de la Hy-Light pourrait avoir des «retombées» industrielles d’ici cinq à dix ans, selon Daniel Laurent, directeur du secteur «Conception et développement» chez Michelin, à Givisiez.
Le PSI s’est chargé du développement de la pile à combustible, apportant ses connaissances et sa longue expérience en électrochimie. Il a également amélioré les condensateurs à forte capacité. Michelin, pour sa part, a mis au point la transmission électrique, les moteurs et le châssis à suspension électrique active. La stabilité du véhicule dans les courbes et au cours du freinage est assurée électroniquement.
Utilisant des techniques et des matériaux empruntés à l’aéronautique, Michelin a construit un véhicule particulièrement léger puisqu’il ne pèse rappelons-le que 850 kilos. L’hydrogène et l’oxygène sont stockés dans des réservoirs spéciaux intégrés à la structure du véhicule et bien protégés des chocs. La production d’oxygène et d’hydrogène se fait par électrolyse de l’eau.