La téléchirurgie n’a décidemment pas de limite. Zeus, le robot mis au point par la firme californienne Computer Motion a permis de réaliser le 7 septembre 2001 la première intervention chirurgicale transtlantique. Depuis un immeuble de New York, un chirurgien français, le professeur Jacques Marescaux a télécommandé le robot américain, qui opérait une patiente, dans un hôpital de Strasbourg, en France.
L’intervention, baptisée Opération Lindbergh, en hommage à l’aviateur qui effectua le premier vol transatlantique sans escale et en solitaire en 1927, consistait en une ablation de la visicule biliaire. L’intervention en téléchirurgie est particulièrement complexe d’un point de vue technique.
Zeus est en effet constitué de deux parties. La première, à Strasbourg, est un ensemble de trois bras articulés munis, l’un d’une caméra miniature, et les deux autres d’instruments chirurgicaux. La seconde partie, à New York, est un pupitre de commande avec un écran de contrôle et deux manettes téléguidant les mouvements de deux bras.
Réaliser une telle prouesse requiert la fiabilité et la rapidité de transmission des données. FranceTélécom a pu réduire les délais de transmission, grâce à une liaison numérique sécurisée à haut débit, si bien que le décalage entre le geste du chirurgien et le retour de l’image était en moyenne de 150 millisecondes (ms). Les consignes de sécurité sont de ne pas dépasser 200 ms pour le délai d’acheminement entre la commande d’un geste par le chirurgien et le retour visuel d’informations sur le mouvement exécuté par le robot.
Le professeur Marescaux, fondateur de l’Institut européen de téléchirurgie (EITS), est confiant en cette nouvelle technologie et espère équiper les blocs opératoires du robot Zeus, d’ici quelques années. Les plus grands chirurgiens de la planète pourront alors intervenir dans des interventions complexes sans même bouger de leur appartement.