Est-ce que le briquet a été inventé avant les allumettes ? Cela peut surprendre, mais la réponse est oui ! Et sa petite étincelle est bien pratique pour faire du feu rapidement. Du briquet à silex au briquet Döbereiner en passant le briquet à gaz, le Zippo… Cet objet a révolutionné la domestication des flammes.
Histoire des Briquets : le Döbereiner
L’invention du briquet Döbereiner remonte à 1823. C’est le chimiste allemand Johann Wolfgang Döbereiner qui mit au point ce briquet de table à usage domestique. Il s’agit d’une sorte de lampe à hydrogène. Le dispositif produit l’élément chimique grâce à l’attaque du zinc par de l’acide sulfurique. L’hydrogène est maintenu sous pression dans le corps du briquet. Le système d’allumage est alors déclenché par un catalyseur à base de platine. Une flamme est instantanément produite à l’ouverture du robinet qui retient le gaz. Ce briquet Döbereiner connut un grand succès durant des années, malgré son coût de production très élevé.
Les Allumettes
Il fallut attendre 1827 et une nouvelle découverte chimique pour faire du feu facilement et pour pas cher. La première allumette qui s’enflammait par friction est l’oeuvre du chimiste anglais John Walker. Ce dernier a créé un mélange à base de sulfure d’antimoine, de chlorate de potassium, de gomme et d’amidon qui s’enflamme lorsqu’on le frotte sur une surface rugueuse comme du papier de verre.
Les premières boîtes d’allumettes avec frottoir sont commercialisées dès les années 1830. L’odeur était désagréable et le risque d’explosion important. En 1831, le Français Charles Sauria ajoute du phosphore blanc afin d’en atténuer l’odeur. Ce n’est qu’en 1852 que l’allumette de sûreté avec du phosphore rouge – moins inflammable – fut inventée par le savant suédois Johan Edvard Lundstrom. Cette allumette permet de séparer le phosphore rouge, disposé sur un frottoir, du comburant (chlorate de potassium), qui reste seul sur le bouton du petit bâtonnet de bois.
Briquet à Silex
Revenons à nos briquets… Ils n’ont cessé d’évoluer au fil du temps. Parmi les plus célèbres : le briquet à silex. Il utilisait une partie de métal et un silex qui, entrechoqués l’un contre l’autre provoquaient une étincelle venant enflammer de l’amadou, un matériau spongieux; sorte de feutre naturel. C’est le feu par percution.
Briquet à Essence
Le briquet à essence, lui, fut le compagnon indispensable des soldats lors de la Première Guerre mondiale. Les Poilus s’en servaient pour allumer une pipe ou une cigarette. Ce briquet à essence était bien utile dans les tranchées humides alors que l’allumette à friction était difficile à conserver dans les poches. Le système est rustique. Un petit réservoir métallique contient un distillat léger du pétrole dont on imbibe une mèche de coton. La molette d’acier provoque une étincelle.
Le feu sous la Tempête
Les briquets à l’épreuve du vent… Il s’agit du briquet tempête plébiscité par les marins qui peut rester allumé sous la pluie et sous un fort coup de vent. Un accessoire indispensable de survie pour obtenir du feu dans les conditions les plus extrêmes. A l’origine, ce briquet contient un mélange à base d’air et de butane ainsi qu’un catalyseur pour certains modèles. Un filament spécial assure le maintien de la flamme. On obtient ainsi de très hautes températures qui peuvent s’élever jusqu’à 1500°C.
Zippo, un must !
On trouve aussi des modèles anti-vent qui fonctionnent à l’essence au lieu du gaz. Ils possèdent une mèche pour donner une belle et grande flamme. Le Briquet anti-vent le plus connu d’entre eux s’appelle ZIPPO. L’objet culte est originaire de Pennsylvanie. C’est en 1931 que George Blaisdell eut l’idée de ce briquet rectangulaire augmenté d’un fermoir à charnière. Zippo fait d’ailleurs référence à la fermeture éclair « Zip » qu’on manipule pour la fermer ou l’ouvrir rapidement. Certains amoureux de la marque parviennent à ouvrir leur zippo et allumer la flamme en un seul claquement de doigts.
Briquet avec arc électrique
Autre briquet pour la survie… évolution technologique oblige, on trouve aujourd’hui des briquets avec arc électrique. Ces appareils dotés d’une batterie peuvent être rechargés avec une prise USB. Encore un outil très efficace pour allumer du feu face aux intempéries.
La révolution Bic à flamme réglable
Le briquet à gaz est pratique et bon marché. C’est l’invention française de Henry Pingeot. C’est Marcel Quercia, alors directeur de la firme Flaminaire (Bic, Flamagas) qui en commercialisa les premiers modèles. Un modèle de table baptisé Genty et un autre de poche nommé le Crillon en 1948. Un simple coup de pouce sur ce briquet provoque l’ignition d’un gaz inflammable, souvent du butane. Une fois le réservoir vide, l’objet retrouve une seconde vie en le rechargeant chez un buraliste. Les briquets à gaz de poche seront produits en quantité industrielle dès les années 1960.
En 1971, Marcel Bich, le fondateur de la Société BIC, croit au développement futur du briquet jetable. Il se lance sur ce marché avec le premier briquet à flamme réglable sorti en 1973, une véritable innovation pour l’époque. Avec son design moderne et sa prise en main ergonomique, les briquets BIC deviennent des incontournables sur le marché mondial. Des versions électroniques voient le jour en 1991. Une nouveauté qui conforte la place de BIC comme le leader du marché.
Les rayons du soleil concentrés pour faire du feu
On terminera cette grande histoire du briquet par la version solaire. Le briquet solaire fonctionne par concentration de la lumière du soleil sur un point focal. Il nécessite l’utilisation d’un miroir concave ou d’une lentille. Les meilleurs briquets solaires permettent d’allumer un feu en seulement quelques secondes ! Un équipier indispensable pour toutes les sorties en pleine nature.
Du briquet jetable, futuriste à celui de collection, le briquet est un objet simple et pratique du quotidien, indispensable aux aventuriers.