SpaceShipOne : avion-fusée (2003)

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« SpaceShipOne » a ouvert l’ère du vol spatial privé. Avec son gros nez orné d’étoiles bleues et ses hublots en forme de pois, l’avion-fusée donne plutôt l’apparence d’un jouet mais l’appareil dispose de toute la puissance pour s’arracher à l’atmosphère terrestre.
SpaceShiOne qui est monté le 21 juin 2004 à plus de 100 km d’altitude à plus de trois fois la vitesse du son, a été conçu par Burt Rutan, un ingénieur américain de 61 ans qui avait déjà signé « Voyager », le premier avion à boucler un tour du monde sans escale et sans ravitaillement, en 1986.
Depuis ce succès M. Rutan travaillait en secret dans ses hangars de Mojave (Californie). « Je veux aller haut parce que c’est de là qu’on a la plus belle vue, » plaisantait Burt Rutan.
L’inventeur, patron de la société Scaled Composites, avait annoncé son nouveau défi en 2001, en se mettant en quête d’un financement trouvé intégralement auprès du milliardaire Paul Allen, fondateur de Microsoft avec Bill Gates.
L’engin spatial a pu être construit et testé avec environ 20 millions de dollars. Ses caractéristiques exactes sont encore tenues secrètes. Mais on sait déjà que l’appareil poids plume (environ trois tonnes) est fait d’un matériau composite au graphite et présente des performances révolutionnaires.

Pour sa rentrée dans l’atmosphère, M. Rutan a conçu des ailes dont la partie arrière constituant l’empennage est repliée à la verticale, produisant ce qu’il appelle l’effet « volant de badminton ».
L’engin pénètre les couches supérieures en présentant le dessous de son fuselage, à un angle élevé. « Cette configuration permet une rentrée (dans l’atmosphère) sans intervention (du pilote) et réduit grandement les sollicitations aéro-thermiques », a expliqué l’inventeur.
Le fuselage de SpaceShipOne est comparable à un suppositoire. Directement derrière le cockpit, qui peut emporter trois personnes, est disposé le réservoir de carburant liquide (oxyde nitreux, le nom scientifique du gaz hilarant), suivi du corps de propulseur rempli du combustible solide (caoutchouc polybutadiène). L’ensemble est terminé d’une tuyère noire qui dépasse à l’arrière de l’avion, trahissant sa nature réelle de fusée.
SpaceShipOne, attaché sous le « White Knight » (Chevalier blanc), un avion de transport construit sur mesure, a donc décollé ce lundi de juin 2004 à 13h46 GMT. A son bord, l’Américain d’origine sud-africaine Mike Melvill, 62 ans. Après une heure d’ascension, à une altitude de 48.000 pieds (15 km), l’avion a alors libéré le prototype qui a allumé son moteur-fusée pour entamer son ascension verticale. La fusée a brûlé pendant environ 80 secondes, propulsant l’engin en ascension verticale jusqu’à environ 160.000 pieds (50 km) à trois fois et demi la vitesse du son, environ 3 500 km/h.
Une fois sa fusée vide, l’engin a continué sur sa lancée pendant trois minutes jusqu’à atteindre 340.000 pieds (103 km), altitude à laquelle SpaceShipOne a perdu toute vitesse, comme une balle de pistolet tirée en l’air. L’engin est alors retombé jusqu’à 200.000 pieds (60 km), seuil auquel le pilote recommence à sentir l’effet de l’atmosphère sous ses ailes, et le poids de la gravité sur ses épaules. Entre l’ascension à partir de 200.000 pieds et la chute jusqu’à cette altitude, le pilote découvre les joies de l’apesanteur, pendant une durée totale de près de quatre minutes, selon les concepteurs du vol.
Une fois les couches supérieures de l’atmosphère traversées, ce qui prend environ une minute, le pilote rétablit la position de l’empennage à l’horizontale pour planer pendant 17 minutes à partir d’une altitude de 80.000 pieds (25 km) jusqu’à se poser sur la piste de départ. Melvill est devenu le premier astronaute à avoir volé sur un programme privé. Une chose est sûre, d’autres suivront…

Plus d’infos :

SpaceShipOne : avion-fusée
inventeur Burt Rutan

http://www.scaled.com/projects/tierone/

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